
« Les historiens racontent des intrigues, qui sont comme autant d’itinéraires
qu'ils tracent à leur guise à travers le très objectif champ événementiel (…) ;
aucun historien ne décrit la totalité de ce champ,
car un itinéraire doit choisir et ne peut passer partout ;
aucun de ces itinéraires n'est le vrai, n'est l'Histoire. »
Paul Veyne, Comment on écrit l’Histoire, 1971
Si la démarche de l’historien repose sur une analyse scrupuleuse d’archives et de témoignages pour écrire l’Histoire, elle se rapproche de celle du romancier dans la mise en intrigue et le choix des évènements à raconter lorsqu'il veut retranscrire le fruits de ses recherches.
L'auteur de romans, de son côté, peut s'inspirer d'évènements du passé pour nourrir ses récits de faits historiques, tout en se permettant, en toute liberté, de décrire des lieux et des apparenences physiques sans se baser sur la réalité ou d'imaginer des dialogues, des rencontres, des personnages fictifs et des péripéties.... Et cela sans aucun cas de conscience
Peut-on reprocher
à un historien de romancer l’Histoire,
et à un romancier de faire œuvre de chercheur ?